L’EAU DANS LE JARDIN
La forme générale du jardin en creux permet d’accueillir en point bas une noue paysagère propice au développement d’une végétation hygrophile.
Le ponton creux, dans l’axe de la cheminée du bâtiment «Toiles et Bâches» permet une promenade à travers cet écosystème.
Le miroir d’eau souligne le bâtiment «Toiles et Bâches» au niveau du parvis nord. Il allie magie des reflets du bâtiment, l’impression fugace de la lumière et la mise à distance nécessaire des façades par rapport au public.
La plage enherbée, vaste étendue d’herbe en pente douce accueille des bancs/transats au soleil. C’est un espace polyvalent et appropriable pour des manifestations et jeux de plein air.
La clairière des arbres d’eau permet le repos et les pique-niques abrités les jours de vent, ainsi qu’un ombrage nécessaire en été.
Le chemin des osiers enlacés est un raccourci à travers le parc. Une haie en osiers vivants tressés et un sol en lanières minérales dessinent ce fil d’Ariane. Il s’élargit pour constituer des « petits lieux » qui feront l’objet d’usages définis avec les habitants lors d’ateliers participatifs.

LE JARDIN ET SES LIMITES
Le jardin est ouvert sur le quartier et sur la ville ; il s’étire au sud rue des passerelles, et au nord rue du Mail, grâce au traitement jardiné des deux parvis.
L’absence de clôture visible quand le parc est ouvert, créé un
« continuum » évident entre la ville et le jardin. Les portails coulissant s’escamotent dans la végétation. Au Sud, le saut-de-loup permet de réduire la hauteur de la clôture à un mètre.
La présence du train comme élément cinétique et vecteur de rêverie.
Des groupes de bouleaux à la frondaison haute cadrent le gabarit du TGV de manière théâtrale tout en masquant la vue des constructions au-delà de la voie ferrée.
«Toiles et Bâches» : un signal, une perspective.
Nous « empruntons » le bâtiment, élément limitrophe mais extérieur à l’emprise du jardin, pour en faire un élément de composition majeure du jardin.

DEVELOPPEMENT DURABLE
Le jardin favorise les échanges et l’augmentation de la biodiversité du secteur. Il est installé dans le tissu existant des espaces végétalisés et à dynamique naturelle (parc, jardins, berges, voies ferrées…).
Les aménagements sont le plus économes possible en énergie (collecte et utilisation des eaux sur place, récupération des eaux de toitures), sans arrosage et réalisé avec des matériaux produits et/ou d’origine la plus locale possible (clôtures de saule, etc…). Les plantations sont des espèces locales, produite près de Dunkerque, complétées par une flore spontanée.
L’entretien se rapprochera des principes utilisés dans les milieux naturels qui consistent à accompagner/orienter les dynamiques naturelles de la végétation. Le contexte urbain de ce jardin modeste et qui sera très fréquenté impose des adaptations, mais les méthodes, techniques et matériels viseront à «entretenir aussi peu que possible mais autant que nécessaire». La gamme végétale, locale et rustique, facilite ce principe, comme les structures végétales simples implantées (bosquets, prairie). LA DIMENSION SOCIALE DU JARDIN

Plusieurs éléments du jardin favorisent les rencontres sociales : la création collective des haies d’osier vivant, la noue et le ponton-creux supports d’animations sur la biodiversité, des jardins partagés et les jeux pour petits et grands (jeu de mail, jeu de boules,  jeux pour les petits).
Des ateliers participatifs conduits tout au long du projet ont permis la construction avec les habitant d’une culture commune. Plusieurs thématiques ont été abordées : l’eau, la nature en ville, les usages du jardin, la diversité végétale et la flore spontanée, la gestion différenciée. Les habitants ont participés à des relevés botaniques et au repérage des limites et des espaces du jardin. Des ateliers de tressage d’osier vivant seront aussi animés par la paysagiste et une artiste. Ils permettront de finaliser avec les habitants la réalisation du jardin et de matérialiser les petits lieux.
Tous ces ateliers participent aussi à la gestion éco-responsable du jardin. Ils ont permis de sensibiliser et de responsabiliser les habitants vis-à-vis de l’environnement et de la gestion du jardin. Cette dynamique est soutenue par les associations et la mairie.