BESANCON

Aménagement du parc de la Rhodiacéta – un parc post-industriel à Besançon (25)

Le site
Le programme consistait à créer sur le site des Prés de Vaux un parc urbain s’inscrivant dans la continuité de la ceinture verte et bleue de la boucle du Doubs.

L’enjeu
L’enjeu était de faire émerger un projet partagé par les différents acteurs de ce site en intégrant les habitants et les nouveaux usages afin de construire «un parc post industriel»; un nouveau lieu nourri de la mémoire du site et de sa dynamique propre.
Le projet devait prendre en compte, comme base, l’ensemble du contexte :
– le quartier en relation avec le site,
– le site naturel remarquable avec le risque d’inondation et la pollution des sols,
– le patrimoine industriel avec  la conservation d’un bâti  longtemps laissé à l’abandon,
– la mémoire sociale des années soixante-dix,
– le patrimoine artistique représentant 35 ans d’histoire de street art.

Ouverture sur le quartier
Le site était fermé, et son caractère  inondable en restreignait les usages.
Nous avons proposé d’ouvrir le site sur le quartier par les actions suivantes :
– faire  tomber le mur d’enceinte de l’usine,
– créer 2 places : Requalification de la place Charles GUYON qui articule l’entrée du parc et accroche la proue du bâtiment Chardonnet ; Création de la place de la grande galerie, parvis fonctionnel du futur équipement intégrant l’emprise de  la rue Chardonnet,
– signifier le parc, par un élément paysager végétal fort,
– assurer une continuité avec les coteaux de Bregille, par l’implantation de buttes paysagères plantées de végétaux pionniers, annonciateurs de la reconquête du site.

Ouverture sur le Doubs et le grand paysage
– permettre un large dégagement visuel depuis l’entrée du site vers le Doubs et le grand paysage,
– faire entrer la rivière dans le site par la reconstitution d’une grève en pente douce permettant de retrouver la relation à la rivière, de ré-envisager la baignade telle qu’elle était pratiquée au XIXème siècle (ancienne baignade militaire). Il s’agit de créer un rapport avec le Doubs unique à Besançon.
La relation à la rivière  se traduit également par la mise en valeur du tracé de sa courbe par la géométrie de la nouvelle limite (démolition du mur de soutènement et déblais en pente douce jusqu’au quai  et murs des bâtiments existants)
La création de la plage et des buttes paysagères s’est faite par un jeu de déblais (environ 20 000 m3) et de remblais. Il n’a été procédé à aucune évacuation hors du site.

Mémoire
Nous avons travaillé sur le déjà là, l’empreinte pour révéler le site et son histoire afin de créer des usages appropriés Le parc a été construit  avec :
– un fragment d’usine années 50  transformée en galerie, en mur de scène
– un immeuble début du siècle témoin du départ de cette aventure industrielle, l’immeuble Chardonnet
– des escaliers belvédères
– des jardins empreintes : L’utilisation de l’arase des bâtiments pour créer des lieux en bas-relief : des chambres de verdure.  Ces jardins thématiques peuvent accueillir de nombreux usages  et permettent une gestion alternative des eaux pluviales du site  par l’aménagement  de  « jardins filtrants »

BESANCON
– la re-création du «jardin du directeur» autour des quelques grands érables negundo
– la mise en valeur des grafs

BESANÇON RHODIA
– la conservation d’éléments emblématiques qui ont trouvé un usage iconographique ou scénographique et sont ré-employés comme matériau pour construire sols, équipement, mobilier urbain, signalétique (avec le Collectif PAR ICI: Artiste designer).

Une démarche frugale
Une démarche s’appuyant sur l’histoire de ce site ne peut être que durable : cette démarche a minimisé les déplacements de matériaux en favorisant notamment le réemploi sur place dès que possible.

Le réemploi
Nous sommes intervenus sur le chantier de démolition dès que possible, afin de travailler avec l’entreprise pour récupérer certains matériaux  et éléments du site.

BESANCON
Nous avons entrepris un travail sur les sols  en utilisant des matériaux recyclés sur place : dallage à partir de blocs de béton déconstruits, paillage à partir de briques concassée, drainage à partir de matériaux concassés., dans le cadre d’ateliers participatifs.
Des éléments de mobilier ont été également réalisés à partir d’éléments recyclés.

Assise plage
Nous proposons également de reconstituer de la terre végétale à partir de tailles et de broyages sur place (processus de « lasagna bed »).

Cette démarche a été étendue au « déjà-là végétal ». Nous nous sommes appuyés sur la végétation pionnière (flore indigène) qui a reconquis le site pour la composition du parc.

La participation
Une démarche s’appuyant sur un contexte aussi riche ne pouvait qu’être partagée avec les habitants, les acteurs locaux, des artistes et des créateurs qui révèleront le site et son histoire. L’entreprise de démolition en premier chef était concernée par cette démarche.
Cette démarche participative a été initiée au plus tôt pour optimiser l’interface avec la phase de démolition, et pour l’appropriation du projet par tous.

Voici les thématiques proposées pour ces ateliers :
– Construire une culture commune
autour de la biodiversité : balade avec la paysagiste et un écologue pour collecte de végétaux, réalisation de panneaux herbiers
– Atelier sur le thème du réemploi
Présentation des matériaux récupérés et mise en place de boîtes à idée.
– Atelier sur le thème du réemploi
Encadrement pour la réalisation de prototype : mosaïque de sol, réalisation d’un banc, etc…

BESANÇON RHODIA

Deuxième atelier participatif à la RHODIA le 22 septembre 2019 : réalisation d\’une mosaïque avec des morceaux de sol de l’usine.

Mission: Maîtrise d’oeuvre complète
Lieu: Ancienne Usine de la Rhodiacéta – 25 000 BESANCON
Maître d’ouvrage : Ville de Besançon
BET Partenaires: MERLIN (VRD) / COLLECTIF PAR’ICI (Artiste-Designer)  / SYNAPSE (Structure, Economiste), PHA. CONCEPTEURS (Concepteur lumière)
Surface: 5 ha
Budget: 2,1 M€ HT
Programme: Aménagement d’un parc post-industriel et sécurisation des ouvrages existants. Parcours mémoriel, Parcours sportif, Evènementiel
Qualité environnementale: Une démarche frugale: Une démarche s’appuyant sur l’histoire de ce site ne peut être que durable: cette démarche minimise les déplacements de matériaux en favorisant notamment le réemploi sur place dès que possible
La création de la plage et des buttes paysagères s’est faite par un jeu de déblais et de remblais donc aucune évacuation hors du site
Evènements sur le site: Performance artistique – Danse – «Eloge de la Solitude» de Christelle Pinet – Vides-grenier du quartier des Près de Vaux